Darwin
Pollinisation :La pollinisation est assuré par un papillon nocturne de la famille des Sphingidae Xanthopan morgani praedicta. C'est une sous-espèce à la trompe particulièrement longue du sphinx africain Xanthopan morgani. L'histoire de sa découverte est particulière. La morphologie de la fleur d'Angraecum sesquipedale n'avait pas manqué d'attirer l'attention de Charles Darwin (1809-1882) qui écrivait en 1862 : Dans plusieurs fleurs que m'a envoyées Mr. Bateman, j'ai trouvé des nectaries de onze pouces et demi de long, avec seulement le pouce et demi inférieur rempli d'un nectar très doux. [...] Il est cependant surprenant qu'un insecte soit capable d'atteindre le nectar : nos sphinx anglais ont des trompes aussi longues que leur corps; mais à Madagascar il doit y avoir des papillons avec des trompes capables d'une extension d'une longueur comprise entre dix et onze pouces ! Tournée en dérision au début, cette prédiction se trouva renforcée par la découverte de papillons présentant ces caractéristiques au Brésil (Hermann Müller, 1873) puis par les recherches d'Alfred Russel Wallace qui proposa Xanthopan morgani comme pollinisateur potentiel en 1871. Ce n'est finalement qu'en 1903 que la sous-espèce Xanthopan morgani praedicta (1868-1937) et fut décrite par Lionel Walter RothschildKarl Jordan (1861-1959). Au repos, la trompe de ce papillon est enroulée 20 fois sur elle même. La variété longicalcar d'une autre espèce Angraecum eburneum possède un éperon encore plus long d'environ 40 cm et on ignore s'il existe un pollinisateur particulier avec une morphologie adaptée à la longueur de cet éperon. |
Darwin fit ensuite une expérience sur cette orchidée (l'étoile de Madagascar). Il prit un cylindre, d'un dixième de pouce (2,5 mm) de diamètre, et l'introduisit dans le rostrellum "De cette façon seulement, je réussis à chaque fois à ramener les pollinies; et on ne peut pas douter, je pense, qu'un grand papillon doit agir ainsi; à savoir en introduisant sa trompe jusqu'à la base, à travers la fente du rostrellum, de façon à atteindre l'extrémité de la nectarie; et ensuite en retirant sa trompe avec les pollinies qui s'y sont collées." Cet insecte
affecterait évidemment la fertilisation de
l'orchidée, et Darwin "Les pollinies ne seraient pas enlevées tant qu'un énorme papillon, avec une trompe extraordinairement longue, n'essaye pas de faire couler la dernière goutte. Si ces grands papillons venaient à s'éteindre à Madagascar, assurément l'Angraecum s'éteindrait aussi." |